Oui à l’excellence

Francis L.-Racine—Le Délit

La hausse des frais de scolarité n’est pas un objectif en soi. C’est plutôt un moyen pour que les institutions postsecondaires québécoises atteignent des standards d’excellence. L’enjeu essentiel reste donc de conjuguer la hausse des frais de scolarité avec le principe d’accessibilité des études postsecondaires pour tous les Québécois.

Le problème du sous-financement des institutions postsecondaires ne pourra pas être résolu uniquement par l’effort des étudiants. L’augmentation de la contribution étudiante fait partie de la solution dans le plan gouvernemental de financement des universités qui vise $850 millions en 2016-2017.

Ainsi, le gouvernement libéral demande la participation des étudiants universitaires, mais aussi de l’ensemble de la société. Présentement, la contribution des étudiants à leur formation dans les provinces du Canada est en moyenne de 25 pour cent du coût réel; elle est de 12,7 pour cent au Québec.

La volonté du gouvernement du Québec de hausser les frais de scolarité est fondée sur une plus grande participation des étudiants à l’investissement dans leur avenir.

À la suite de la hausse des frais de scolarité, les étudiants contribueront à 16,9 pour cent du coût de leur formation, loin derrière la moyenne canadienne de 25 pour cent et loin derrière le pourcentage de la contribution des étudiants québécois en 1964-1965 avec 26,4 pour cent de leur formation.

Cependant, pour mettre un terme aux querelles «gèle-dégèle», le gouvernement du Québec et les acteurs de la société devront s’asseoir ensemble et décider d’un taux de contribution socialement acceptable de manière à ce que, dans l’éventualité d’une nouvelle hausse, elle soit absorbée proportionnellement au niveau de contribution fixé, sans désengagement de l’État.

Toutefois, il est primordial que tout argent supplémentaire versé par les étudiants soit réinvesti dans le réseau afin d’avoir un réel impact sur la qualité de la formation offerte. Prenons le plan de financement des universités de $850 millions en 2016-2017. Le gouvernement investira plus de la moitié du montant à hauteur de $430 millions.
Avec la hausse des frais de scolarité, l’effort étudiant se chiffrera à $332 millions; de ce chiffre 35 pour cent seront retranchés pour être directement investis dans le programme d’aide financière aux études, soit $116 millions.

Ainsi, les étudiants contribueront à hauteur de $265 millions au plan de financement des universités. Par la suite, $101 millions proviendront des revenus additionnels des universités et $54 millions des dons des entreprises.

Plusieurs nouvelles mesures seront mises en place pour accentuer l’accessibilité aux études.

Le gouvernement compte compenser la hausse des frais de scolarité pour les étudiants bénéficiaires du programme de prêts et bourses notamment par plus de bourses, une augmentation de l’aide financière, en révisant à la hausse la contribution demandée aux parents et au conjoint, et par l’actualisation du programme de remboursement différé.
Cependant, une autre solution d’accessibilité peut être envisagée. Celle de la Commission-Jeunesse du Parti libéral du Québec vise à s’assurer du respect du principe d’accessibilité en se dotant d’un mode de Remboursement Proportionnel au Revenu accessible à tous les étudiants.

Il s’agit d’une forme de remboursement des prêts étudiants fondé sur la capacité financière d’une personne à s’acquitter de sa dette.

En fait, il permettrait à n’importe quel étudiant de rembourser la différence entre ses frais de scolarité actuels et ceux qui lui seraient facturés après une hausse, seulement au moment de son entrée sur le marché du travail.

Le système du RPR donne plus de souplesse dans le remboursement de la dette et il réduit le risque d’étudier dans un domaine où la rentabilité ou la réussite est incertaine.
Le RPR est une mesure plus progressiste que le système actuel de remboursement des prêts étudiants et qui assurera l’accessibilité aux études supérieures pour tous.

En somme, si chaque acteur y met du sien, nous assurerons la survie et l’accessibilité du réseau d’éducation publique pour les générations futures. En allant dans cette voie, on s’inscrit sans aucun doute dans un mode solution et pas en mode manifestation!