Du Bon Usage du Francais

photo: erin sparks
photo: erin sparks

Le premier débat entre les deux équipes en lice pour les élections de l’Union des étudiants et étudiantes de Concordia a eu lieu mercredi dernier au pavillon Hall.

Tout se déroulait bien jusqu’à ce qu’Adrien Severyns, présentement le VP Externe du CSU fasse une intervention en français.

Le fait qu’il pose une question en français au beau milieu d’un débat en anglais est quelque peu déroutant. Mais demander uniquement pour que les candidats pour le poste de président y répondent l’est encore plus. Et pour cause, un seul des deux candidats est parfaitement bilingue.

Ce candidat est Khalil Haddad, de l’équipe Action; par ailleurs Severyns possède des liens qui sont, au minimum, importants avec cette équipe. Coïncidence?

Mon doute quant à l’honnêteté de la question posée par Severyns est aggravée par le sujet de celui-là : la communication avec la Fédération étudiante universitaire du Québec. On aurait pu penser que Severyns pose une question sur la place du français à Concordia en général.

Il existe un vrai besoin d’en discuter et en tant que francophone j’aimerais que le sujet soit abordé.

Cependant la question posée par Adrien Severyns ressemble plus à une tentative de déstabiliser l’équipe Your Concordia qu’autre chose.

Au passage, il réussit à faire de la langue française un boulet que l’on traîne à son pied au lieu d’en faire une richesse et une source de fierté.

L’histoire ne s’arrête pas là. Cette question est revenue, exactement la même, dans le deuxième et dernier débat qui a eu lieu vendredi. La question portait sur la coopération entre les différentes universités au Québec, et Haddad a insisté sur l’importance de parler français afin de pouvoir communiquer avec la FÉUQ.

Peut être serait-il bon de rappeler à Haddad le nombre d’étudiants qui ont pour langue maternelle le français et qui étudient à Concordia. Sans parler de ceux qui étudient dans les programmes de traduction. On parle d’impliquer les étudiants dans la gestion de leur université, mais pour la communication en français, seules les connaissances des candidats compteraient? Attaquer indirectement un candidat sur le fait qu’il ou elle ne parle pas français parfaitement est très en dessous de ce que l’on est en droit d’attendre de représentants étudiants, surtout quand celui-ci parle d’éthique dans son programme.

Mon but ici n’est ni de supporter une équipe, ni d’en décrédibiliser une autre, mais de présenter le point de vue d’un francophone. Le fait est que l’attitude de Severyns et d’Haddad démontrent au mieux du mépris, au pire de la malhonnêteté. C’est malheureusement un exemple parmi tant d’autres de tactiques douteuses utilisées lors de cette campagne, incluant s’attaquer à des journalistes qui font un travail exemplaire. Le fond importe peu et tout est bon pour faire couler son adversaire.

Les deux interventions mentionnées sont à 1:07:00 et 38:00 du premier et deuxième débat, disponible sur le site web de CUTV.

This article originally appeared in Volume 31, Issue 28, published March 29, 2011.